Le citron

Le Citron de Motojirô Kajii : une hypersensibilité au monde

Motojiro Kaji, né en 1901, passera sa courte vie avec la tuberculose. Sa grand-mère puis ses frères et sœurs seront emportés. Il en sera atteint dès l’âge de vingt ans et les crises de fièvre, d’essoufflement, de douleur, seront son quotidien. La maladie exacerbera ses sensations et créera une hypersensibilité sur ce qui l’entoure. Ce petit livre comprend huit nouvelles, écrites entre 1925 et 1931. Elles sont essentiellement tournées vers les sensations et les impressions de rêveries. Ces récits se lisent avec les sens. Il n’y a pas de héros ni d’action, juste un homme avec sa maladie et le monde qui l’entoure. Dans la 1ère nouvelle, le narrateur se promène et n’a pas goût à grand-chose, jusqu’à ce qu’il découvre des citrons magnifiques chez le primeur. Il en achète un et tout son être s’en trouve métamorphosé au point de commettre un « attentat artistique ». Les nouvelles suivantes mélangeront la fascination de l’ombre/lumière, les sensations douloureuses de la fragilité des choses, la tragédie de la beauté, l’effet du son sur la perception… Son œuvre poétique nous rappelle que nous ne savons plus contempler ni profiter de chaque instant.