KIMONO
Le kimono traditionnel japonais, bien plus qu’un simple habit
Aujourd’hui très populaire, les occidentaux en ont détourné l’usage pour en faire un must-have dans leur garde-robe. Mais au-delà du simple habit, au Japon le kimono est porteur de nombreuses significations et d’une histoire vieille de 14 siècles. Le kimono est un vêtement traditionnel japonais. Littéralement, ce mot signifie « chose que l’on porte sur soi ». Il prend la forme d’une longue robe droite en forme de T. Un kimono se porte enroulé autour du corps, le côté gauche toujours au-dessus du droit. Ce dernier point est très important, car le porter dans le sens inverse (droite sur gauche) est réservé aux morts durant les rites funéraires. Le tout est fixé par une ceinture que l’on appelle obi et qui s’attache à l’arrière. Pour compléter l’ensemble, on porte généralement des zôri ou geta (chaussures traditionnelles) et des tai (chaussettes à bout fendu). Si les japonais ont tendance à moins le porter, certaines cérémonies donnent pourtant l’occasion de contempler plusieurs types de kimono.
Par exemple, les femmes le portent lorsqu’elles assistent aux arts traditionnels, comme une cérémonie du thé ou un cours d’ikebana. Les jeunes femmes célibataires porteront plutôt le furisode. Ce kimono aux très longues manches est en général très coloré et noué avec un obi aux couleurs vives. Le homongi est aussi réservé aux jeunes filles célibataires. Il est de coutume que les parents l’offre à leur fille juste avant leur mariage. Les kimonos en tissu à motifs géométriques simples, appelés Edo komon, sont plus unis et plus décontractés. Aux mariages, les mariés passent souvent par plusieurs changements de costume. On pourra apercevoir la mariée dans un shiromuku lourd, brodé et blanc. Le marié portera quant à lui un kimono noir en soie habutae avec le cimier familial (ornement qui surmonte un casque), un hakama (jupe plissée) et un manteau noir mi-long appelé haori.
Traditionnellement, l’art du kimono se transmettait de mère en fille. Aujourd’hui, certaines écoles peuvent enseigner la façon bien particulière d’enfiler un kimono. La première chose à mettre est le tabi. Viennent ensuite les sous-vêtements, un haut et une jupe enveloppante. Puis on enfile le nagajuban, un sous-kimono attaché avec une ceinture datemaki. Et enfin, on peut passer le kimono avec le obi. On peut laisser un léger décolleté au niveau du col, le cou étant considéré comme la partie la plus sensuelle chez une femme. Pendant longtemps, le kimono a été un vrai marqueur social. Il pouvait mettre en avant l’appartenance à une certaine classe sociale, car plus le tissu est précieux, plus son propriétaire est riche. Cependant, la situation économique moins favorable durant la deuxième moitié de l’ère d’Edo a permis au yukata, un kimono en coton, de se populariser.
Yaëlle Bougrat