BONSAÏ
Bonzaï : l’art de concentrer l’essence des arbres
« Bon-saï » est un mot japonais qui signifie « planté dans un pot ». À l’origine chinoise, cette tradition consistait à prélever des arbres dans la nature pour les mettre en pot. Elle s’est exportée au Japon il y a environ 700 ans.
Bonzaï : l’art de concentrer l’essence des arbres
« Bon-saï » est un mot japonais qui signifie « planté dans un pot ». À l’origine chinoise, cette tradition consistait à prélever des arbres dans la nature pour les mettre en pot. Elle s’est exportée au Japon il y a environ 700 ans. Les techniques ont été améliorées, codifiées et le bonsaï s’est élevé au rang d’art. La création d’un bonsaï suit différentes étapes. Tout commence par le choix de l’arbre (cerisier, pin, érable, figuier…) et le début de sa croissance. Puis le Nebari – le collet à la base du tronc – est formé en laissant apparaître les racines à la surface.
Au fil du temps, les feuilles et les branches sont taillées pour favoriser les ramifications. Le tronc s’épaissit et confère un aspect adulte à l’arbre. On ligature également les branches, leur donnant ainsi cette forme tortueuse si singulière. Pour embellir le bonsaï, on peut aussi réaliser des Jin et des Shari sur les zones où le bois est mort. Ces deux méthodes consistent à écorcer certaines zones de bois mort. Toutes ces techniques utilisées ont pour but de créer la parfaite miniature d’un arbre qui semblerait très âgé. Différentes formes de bonsaï existent. L’Hokidachi par exemple, rappelle la structure d’un chêne. Le Kengai reproduit le mouvement d’un arbre en bordure de falaises qui pousserait vers le bas. Le Fukina-gashi prend l’aspect d’un arbre qui se serait développé sous un vent constant. Ces formes s’inspirent toutes de celles d’arbres sauvages. Au-delà du savoir-faire, l’art du bonsaï demande de la sensibilité.
Selon Kunio Kobayashi, maître bonsaï récompensé, l’une des choses les plus importantes pour créer un bonsaï est de trouver le caractère de l’arbre. Son rôle est ensuite d’accentuer sa particularité. Le bonsaï raconte alors une histoire, exprime une personnalité et fait naître des émotions. Parler de patience est un euphémisme lorsque l’on se lance dans le bonsaï. Certains sont des héritages, tel que le pin de la famille Yamaki. Âgé aujourd’hui de plus de 400 ans, il a survécu à l’explosion de la ville d’Hiroshima.
Yaëlle Bougrat