LE KYUDO
Kyudo : la voie de l’arc
La voie de l’arc était aux temps féodaux réservée aux nobles et aux samuraï de haut rang. L’arc était considéré par les anciens comme l’une des plus importantes représentations symboliques.
Très influencée durant l’ère Edo par le bouddhisme zen, sa philosophie moderne repose sur trois aspects : l’attitude, la posture et la technique. Il faut équilibrer dans chaque action ces trois concepts pour approcher la perfection.
Sans une attitude humble et respectueuse, le tir est influencé par toutes les émotions comme le stress. Pour arriver à les contrôler, l’archer travaille sur sa respiration, exercice de base dans le bouddhisme zen pour méditer, afin de concentrer toute son énergie dans les phases préparatoires. Il évite ainsi toute distraction. La posture permet à l’archer de s’ancrer dans le monde et de renforcer sa concentration et de faire le vide dans son esprit. Ce faisant, il peut entrer en harmonie avec son environnement. « Le tir doit revêtir une forme sage et profonde, grande et suprême. L’expression naturelle de Soi-même par le Tir doit être la réalisation de l’unité des trois principes : le vai, le bien, le beau » Maître Anzawa.
Le tir lui-même se déroule en huit phases distinctes et consécutives appelées « hassetsu ». Ashibumi : « enracinement des pieds ». Dozukuri : « affermissement de la posture ». Yugamae : « éveil de la vigilance ». Uchiokoshi : « élévation de l’arc ». Hikiwake « extension répartie ». Kai « union ». Hanare : « séparation ». Zanshin : « persistance de l’esprit » ou « continuation du tir ». Cette dernière phase est suivie par un mouvement annexe : yudaoshi, « abaissement de l’arc ». « Il faut penser que chaque Tir est une mise à l’épreuve de son être. Il faut s’abandonner et mettre sa vie en question dans chaque Tir » Maître Anzawa.
L’arc japonais, (yumi) est certainement le plus grand et le plus étrange au monde avec sa forme particulière. Long de plus de deux mètres, en bambou ou fibre de verre, il est proportionné au pratiquant d’après son allonge (yasuka) et est asymétrique, c’est-à-dire que sa poignée ne se situe pas au milieu de l’arc mais au tiers inférieur. Les flèches (ya) sont traditionnellement en bambou et empennées de plumes d’oiseaux de proies. Les flèches du tir à bout portant (makiwaraya) sont différentes du tir à longue distance (matoya). L’archer utilise un gant (gake) pour tenir la corde. La corde est alors crochetée à la base du pouce, très rigide. La tenue de l’archer est composée du kimono traditionnel avec un hakama, un obi et des tabi. « Le Kyudo est une épreuve de soi fondée par la relation entre la cible et Soi » Maître Anzawa.